Whim'
Messages : 7 Date d'inscription : 24/01/2013 Age : 28
Feuille d'écrivain Fiction en cours: Science Fiction Statut: Écrivain(e) expérimenté Points d'écriture: (0/0) | Sujet: Code Lyoko Jeu 24 Jan - 11:52 | | Je vous présente ma fanfiction de la suite de la série Code Lyoko, après la saison 4. Aussi fidèle que possible, avec ma touche d'originalité. Tous les efforts pour rendre le texte accessible aussi bien aux initiés qu'aux inconnus de la série. Egalement disponible sur mon blog.
Ma saison se présente sous formes d'épisodes, avec pour commencer un épisode double comme "Le Réveil de X.A.N.A." N'hésitez pas à signaler mes erreurs, et surtout, à commenter. Avis et critiques bienvenus. Idées ou renvois à vos propres créations également, un tant soit peu en rapport.
- Avis aux artistes :
Adepte de la description, je me suis plût à la création de personnages, décors, costumes, ... Mais n'ai d'aptitude artistique que strictement l'écriture. Si vous êtes inspirés, j'apprécierai volontiers d'illustrer sur mon blog avec vos créations, en votre nom s'entend ; les personnages ou autres... Néanmoins, je me dois de porter à votre intention qu'il s'agit pour la plupart des éléments d'un travail d'illustration et non de création, d'autant plus que tiré d'un univers pré-existant. Je recherche donc une personne, de préférence attirée par ce manga. Tout simplement car il est plus plaisant de travailler avec ce que l'on aime. Bien entendu, je ne propose aucune forme de contrat, quiconque est libre de s'y prêter, puis d'abandonner. A ce titre, exigeant que je suis, je m'estime également en droit de refuser vos propositions. Mais un aperçu de votre art pourrait aiguiller un avis favorable ou non avant que vous ne vous y atteliez.
En tous les cas, comme vous pouvez le constater, il s'agit d'une demande assez excentrique et peu susceptible de rencontrer un auditoire... Aussi, si vous connaissiez seulement de potentiels illustrateurs, un forum dédié, quoi que ce soit...
Merci de votre considération.
- Episode 1 :
Rengaine – Première partie
Christian Meltane jouait avec son stylo sur sa feuille résolument blanche. Ou plutôt couverte d’un gribouillis indéchiffrable pour tout esprit adolescent normalement constitué. Des maths. En dépit des normes, son camarade de table n’avait pas séché, sauf sa cartouche d’encre. Chris tentait tant bien que mal de transcrire sur sa propre copie les inscriptions cunéiformes de Xana. Tant mal que rien, aurait dit M. Metril. « Monsieur Meltane, je doute que rendre un devoir au nom de Monsieur Liocaude, rende pour autant vos deux copies conformes. Mais puisque vous semblez en avance sur le sujet, vous me ferez pour demain les exercices de la leçon de symétrie. »
Encore un zéro additionné d’une punition. A croire que Metril supportait moins bien que lui l’absence de résultats. Puis quel hurluberlu ; sans son étourderie il aurait sûrement pu quand même récolter quelques points. Enfin, il ne fallait peut-être pas trop r… « Hey, Chris. Voilà que sa réplique inversée venait s’y mettre aussi. Lui qui était d’un mutisme hautain, il se décidait à parler pour un autre sermon. Que dirais-tu que je fasse ton devoir de maths ? - Ouais.. Euh… Ou pas. Etait-ce de la pitié ou de la moquerie ? En quel honneur, Xana ? - En échange…, enchérit Xana d’un ton calme sans réplique, comme détaché, rendez-vous ce soir sur la place du Centre. Si tu m’aides à régler une affaire, j’en termine de tes problèmes de division avec Metril. Rien qu’une petite impression à faire sur quelques mecs difficiles à intimider. Pas trop compliqué, pour le champion de la classe de sport, j’me trompe ? - Ca m’ va. Je serai là à 17h. »
Sauver sa moyenne pour un petit tour en ville, il n’allait pas dire non. Xana ne risquait pas lui demander un truc dingue ; c’était le mec typiquement effacé, studieux, dans son monde de perspectives d’avenir loin des broutilles d’ado révolté et déphasé. Il avait dû envoyer un vigile du centre commercial pour se débarrasser d’un rebelle avec un cure-dent qui voulait ses tickets Mcdo. Quoique. Pour ça, il avait Elias Sindrai et Matthew Perliz, ses deux copains de classe tout fraîchement réunis. Mais Chris ne s’en faisait pas pour autant, Elias avait beau être agile et rapide et les coups de Matthew aussi précis qu’emportés ; lui n’était pas un faible ni un mauvais coureur, et il connaissait tous les raccourcis à travers la ville pour rentrer sans encombres. Et si Xana lui avait demandé l’entrevue en dehors des murs du lycée, ce n’était pas pour le coincer dans sa chambre d’internat. Au final, il ne serait pas perdant, sauf de son temps, mais il n’avait jamais eu l’intention de le consacrer à la symétrie de toute manière.
Chris avait rejoint Xana. Pas seul, accompagné des deux comparses. Mais jusque là, à déambuler dans les rues et les embouteillages du cœur de la ville, il ne saisissait toujours pas ce qu’il était venu faire avec eux. A mesure qu’ils approchaient des immeubles à vitres miroirs des centres de recherches, le beau ténébreux se demandait ce qu’un groupe d’ados un peu Playboys avait à voir avec les réceptionnistes aux airs de bibliothécaires fiers d’un peu de galon. Prêtant d’un air nonchalant attention aux alentours des trottoirs criblés d’œuvres d’art avant-gardistes, il sentit une vague de tension écumer quand le groupe bifurqua le long d’un des bâtiments en recul aux côtés d’entrepôts bien fermés ; en direction d’un hall d’entrée à l’ombre, désert. « Doucement là, si vous voulez libérer des rats de laboratoire pour faire une vidéo comique à diffuser sur le net, vous avez mal choisi votre complice. Les délires à trinquer avec les conséquences foireuses, j’suis pas fana pour autant que je sois toujours partant pour du fun. - Pas de souci, Meltane, se fendit Xana d’un sourire narquois, je t’ai promis de l’action et des maths, il faut juste nous suivre. Mais puisque tu en parles, il n’y a pas de raison qu’on te révèle notre secret sans être sûr que tu ne le mérites pas. - Et si je n’en veux pas, de votre petite conspiration à la noix ? rétorqua Chris dans un pas de recul défiant. Quel ado de 17ans mérite de faire sa petite visite des installations de haute technologie en passant par l’entrée officieuse ? - Nous trois. Ou plutôt, moi, et qui je décide. Je suis, disons… le fils du patron. Y a pas de casse à faire ici, par contre, il est temps d’impressionner mes deux amis difficiles à intimider. En scène, Meltane, prouve-nous que tu es un bon investissement. »
Matthew et Elias, qui s’étaient tenus tranquilles jusqu’alors, dardèrent des regards peu amènes sur Chris, suivis d’un plaquage renversant du premier. Le garçon en noir compris que les deux sbires l’avaient jaugé tout le trajet ; de sa stature à ses mouvements, parfaitement conscients de ce que prévoyait la suite des évènements. Mais lui n’était pas non plus une petite proie docile, il rendit à Matthew un coup de genoux dans l’estomac le bousculant de tout son poids sur le côté ; avant de se relever pour s’éloigner en quelques pas de son adversaire à terre. C’était sans compter Elias qui s’élança à son tour pour percuter le thorax de Chris puis l’étaler d’un croche-pied, encore tout contorsionné par le premier impact. Tous trois se redressèrent, alertes, calculant chacun le moment le plus propice pour reprendre les hostilités.
« Ca suffira pour l’échauffement. Pour la suite des opérations, écoute et enregistre, Meltane. - Qu’est-ce que t… - Comme je disais, nous voulions juste attester de tes capacités. Si tu es là, ce n’est pas pour nous affronter. Nous avons besoin d’un autre mec puissant et loyal… - Ne me traites pas comme un chien de combat d’rue ! éructa Chris, cette fois-ci sérieusement énervé par les agissements puérils et insensés des trois acolytes. - Mais pas du tout. Nous t’offrons une place parmi nous. En fait, je ne te laisse plus le choix. Voici… un homme. A mon service, poursuivit Xana dans un soupir agacé, désignant un de ces réceptionnistes en costume qui sortait par les portes automatiques. L’air étrangement raide et… automatisé ? Ce garde surveille l’endroit, il est sous mes ordres. - Je croyais que ton père… - On lui a, disons, « implanté » un programme de commandes. C’est ce qui t’attend si tu refuses notre offre, si tu n’es pas intéressé. J’ai eu assez de mal à réunir des élèves de la même classe aptes à m’aider, en bonne condition physique. Je n’ai pas le temps de badiner avec des états d’âmes. Soit tu viens de ton plein gré, en ami ; soit tu ne repars jamais d’ici, en simple outil. Bien entendu, je préfère la première option ; mes ennemis m’ont assez enseigné que les humains sont toujours plus efficaces quand ils se battent pour défendre une cause, » continua Xana sans plus prêter attention à ses interruptions, sûr de son effet. Tandis que Chris ravalait effectivement sa bile et ses interrogations, plus méfiant que jamais, mais disposé à se risquer dans l’aventure en son âme et conscience. Matthew et Elias quant à eux semblèrent amortir le choc de ces paroles avec désinvolture, si ce n’est un léger froncement de sourcils.
Le groupe pénétra dans le bâtiment, suivant un court et large corridor faisant office de grande salle rectangulaire terne et vide. Xana les mena jusqu’à une seconde porte, de métal, tandis que tous trois saisissaient chacun leur tour un code sur le boitier d’un terminal. « L’ouverture n’est possible que par un code personnalisé totalement inconnu de toute source informatisée ou humaine étrangère à son détenteur, même le logiciel de ces commandes est directement issu de mon code source, et elle ne s’ouvrira qu’en présence du nombre d’individus égal à celui des codes saisis. Cette opération est rendue possible par des capteurs. Cette règle n’a d’exception que ma présence, si je saisis un second code déverrouillant cette propriété, » expliqua Xana en s’exécutant. S’avançant dans la pièce, Chris se demanda dans quel genre de délire paranoïaque d’enfant surdoué trop gâté s’était lancé Xana, et ses amis à sa suite. Au centre trônait un imposant meuble noir lisse circulaire à trois degrés, constitué de plaquettes encastrées et de circuits dorés. Tout autour, étaient disposés trois dômes d’une circonférence d’environ deux mètres pour une hauteur égale. L’un d’eux s’ouvrit, la demi-face avant se rétractant sous l’autre pour ne plus former qu’un quart de sphère. Chris remarqua que la manœuvre s’était effectuée lorsque Xana avait apposé sa paume contre une interface devant la pièce montée électronique, il lui semblait par ailleurs avoir perçu un grésillement et comme des étincelles émanant des doigts tendus du jeune homme.
« Vous avez réquisitionné un atelier pour confectionner des œuvres d’art modernes en jouant les apprentis ingénieurs maîtres du monde ? ironisa le mec qui avait désormais une allure de corbeau, entre ses cheveux et vêtements noirs et son air effarouché. - Rien de tout ceci n’est une blague, l’incendia Xana tandis que Matthew et Elias se décontractaient en s’asseyant au sol, échangeant un regard teinté d’ironie. Voici le supercalculateur… reprit Xana d’un ton patient quoique monocorde, - …et les scanners… renchérit Elias en désignant tour à tour la masse sombre au centre puis les trois bosses l’entourant, - …grâce auxquels Xana nous transfère dans le réseau dont lui-même provient, étant un programme multi-agent confectionné par un savant fou, destiné à contrer un projet militaire… continua Matthew d’un ton snob comme s’il récitait la biographie d’une star internationale au paumé de la classe, - …mais qui s’est laissé gagner par l’envie du pouvoir et a voulu m’utiliser à ses fins personnels pour détourner le projet militaire. Seulement il m’avait conçu de telle façon que j’ai acquis une conscience, pas humaine mais pas non plus inhumaine. Mon objectif premier est de sauver la Terre. Je m’y emploie donc depuis lors. Il y a maintenant une quinzaine d’années, à Paris, ce savant nommé Franz Hopper, a entrepris de diriger les opérations lui-même depuis le monde virtuel qu’il avait crée, Lyoko, en s’y virtualisant au moyen du même matériel de pointe présent ici. J’ai pu en profiter pour l’y piéger. Contraint également de désactiver le système, de la même manière qu’on éteint un ordinateur. Nous sommes restés en sommeil une dizaine d’années, lui, moi, et une autre entité virtuelle qu’il avait créée pour me ravir les clefs et les secrets de Lyoko. Une sorte d’espion, au nom de code Aelita. Mais l’erreur est humaine. Un groupe d’adolescents a rallumé le supercalculateur, totalement inconscients de ce qu’ils faisaient. Le savant s’est échappé dans le réseau. Au fil du temps, par prises de contact via les sortes de terminaux de données sous formes de tours sur Lyoko par lesquels il est possible d’opérer depuis le monde virtuel sur ce monde, Hopper les a convaincus que ses tentatives d’annihilation de la planète étaient mon œuvre, en se basant sur les preuves de mon activité à ces moments donnés, mon empreinte en codages et les pulsations d’énergie des tours activées. Eux-mêmes ignoraient son existence au début, étant virtualisé sous forme d’entité corporelle mais sans enveloppe humanisée, il était capable de contrôler stoute donnée à son contact et donc de masquer sa présence. Ils m’ont de faite désigné comme coupable. Tandis que je m’employais en vérité à le ralentir. Lui s’évadant de Lyoko jusque dans le réseau. Ils m’ont combattu, me rendant la tâche extrêmement malaisée, et se sont laissés totalement aveugler par les mensonges du savant. Ils ont même matérialisé, donné vie à l’espion Aelita. Hopper a pris soin de coordiner tous ses agissements pour les maintenir dans cette dangereuse illusion. Eux-mêmes risquaient leurs vie et se créaient moult problèmes. J’ai finalement pu m’échapper du monde virtuel, disséminer mes points d’accès au monde à travers le réseau pour accroître ma force en copiant les codes sources de l’original. Mais ces cinq jeunes, l’un d’eux surtout, un surdoué, sont parvenus à me traquer jusqu’en dehors de Lyoko, virtualisés dans un sous-marin naviguant dans la mer numérique sans y être enregistrés définitivement ou virtualisés sous seules formes de codes basiques, puis à concevoir un autre programme multi-agent voué à me détruire. Me laissant à mon sort, certains d’avoir sauvé le monde, après ces mois et ces mois de conflits. Certains également de la mort de Hopper, qui a simulé sa destruction, mais qui s’est en réalité échappé en dirigeant les éclats de son apparence virtuelle dans le manteau de données parcourant les parois de la zone où il a explosé. Puis quittant à nouveau Lyoko. Encore une fois, l’erreur est humaine. J’ai pu incorporer au programme du Lyoko-guerrier ce qu’il restait du mien avant qu’il ne l’efface en même temps que le dernier des Réplikas que j’avais crée du monde virtuel de Lyoko. J’ai donc modifié les informations transmises à mes ennemis, puis ait exploité son potentiel pour me recréer. En dernier lieu, j’ai infecté quelques humains comme celui que tu as vu à l’entrée, en les « xanatifiant », pour qu’ils m’obéissent sans en garder ni mémoire ni séquelles. Cet endroit en place, j’ai décidé de changer de tactique. Hopper est depuis lors aux prises avec le programme que j’ai réinitialisé, et je me suis moi-même matérialisé ici. Au début de ce qui est votre année scolaire. Ensuite, j’ai précautionneusement tenté de rallier des guerriers à ma cause. J’ai finalement trouvé Matthew, puis Elias. Je n’avais pas le droit à l’erreur. Je n’ai dû user de menaces de xanatification que parce que je ne peux user, comme mes ennemis, d’un programme de retour vers le passé. Il permet de restaurer à la normale les choses après les menaces sur le monde ou de découverte de toute l’affaire, mais ceux ayant subit une virtualisation, sont immunisés. Ils auraient été avertis de mon retour, si j’en avais fait usage. J’ai besoin de vous, de jeunes gens intelligents et ouverts d’esprit sans idées préconçues du rationalisme, pour mener à bien ce combat pour sauver la Terre. »
Chris scrutait d’un regard en biais son interlocuteur, ses yeux tiquant discrètement en direction des deux autres, qui avaient pris leurs aises comme pour attendre la fin d’un générique. Cette histoire était finalement dingue. Mais surtout, dangereuse. De deux choses l’une, soit elle était véridique, et il ne voulait pas encore y penser. Soit il s’agissait d’affabulations basées sur quelques vérités menaçantes, comme la « xanatification » qu’il ne pouvait nier. Il devait en avoir le cœur net, et il n’y avait qu’un seul moyen. Si c’était faux, il n’avais pas d’issues sauves quoi qu’il tente. « Virtualise-moi. Sur ce monde. Ce Réplika de Lyoko. Prouve-moi tes dires. » Xana esquissa un sourire de vainqueur, la main en suspend au-dessus de l’interface ; tandis que les deux mecs encadraient Chris en le conduisant à l’un des scanners.
Le mec ténébreux se sentait réellement menacé par l’ombre d’un danger. L’intérieur du cocon commença par s’éclairer, puis une suite de procédures lumineuses s’enclencha. Il atterrit sans douleur mais pas sans lourdeur, sur une plateforme blanche, criblée de monticules dentelés. Sortes d’icebergs. Le tout en suspend dans un ciel bleu nuit, au-dessus d’une mer orangée. Chris était sonné. Pas par sa chute indolore, comme ce monde ne semblait le pourvoir que des sens de la vue, et de l’ouïe, qu’il avait pu expérimenter au son de l’impact de son corps contre la croûte de glace. Les dommages infligés par sa chute lui avaient seulement procuré une légère sensation d’affaiblissement. Mais par la stupéfaction. Il n’y avait plus aucun doute permis. D’ailleurs, son corps. Chris se fendit d’un large sourire satisfait. Ses cheveux dressés en pics, ses vêtements noirs sertis de chaînes argentées, ses mitaines à pointes, lui donnaient l’apparence dont il avait toujours eu envie. Si ce n’est que sous ses manches de pantalons longues, il semblait n’avoir tout simplement plus de pieds. Quelle importance, dans un monde virtuel. Il tenait sur ses deux jambes, c’était le principal. Alors qu’il étendait les bras pour s’admirer, deux des chaînes qu’il portait se lancèrent de part et d’autre, terminées par un embout en pointe. Chris s’éclatait à les faire virevolter et à morceler des blocs de glace quand il se désintégra en petites plaquettes bleues pâles fluorescentes, avant de se retrouver encore déséquilibré dans le cocon métallique.
Le jeune homme réfléchissait encore, assis à terre avec ses nouveaux comparses. Toute cette histoire n’était pas si dingue. Elle était cohérente. Plausible. Il en avait la preuve. Constituée de zones ombrageuses, certes, mais dans l’ensemble, il ne pouvait qu’y croire et se rallier à leur cause. Passé la surprise, il n’était pas plus étonné que ça. Il n’avait pas confiance en l’être humain. Un programme était moins sujet au mensonge. « Donc, vous me voulez comme guerrier du monde virtuel, pour sauver la Terre, en secret, aux côtés d’un programme évoluant parmi les humains. Nos ennemis sont un savant fou et une bande de gamins idiots qui se sont laissés berner aveuglément sans une seconde de réflexion. Mes alliés sont deux camarades de classe efficaces au combat, et nous disposons d’équipements imparables dans le monde virtuel. Je suis des vôtres… » résuma Chris, un sourire de vainqueur aux lèvres, pas mécontent d’avoir marchandé un devoir de maths.
En revenant au lycée puis la nuit suivante dans la chambre de Chris ; Xana, Matthew et Elias, dès lors plus loquaces, décrivirent à leur nouvel ami tout ce qu’il y avait à dire sur Lyoko, leurs ennemis les Lyoko-guerriers, Franz Hopper et X.A.N.A. ; et en particulier au sujet de l’entraînement intensif qu’ils suivirent les semaines suivantes sur le Réplika, contre les monstres que Xana pouvait créer. Lesquels étaient assez glauques et tous pourvus en un point stratégique de leur anatomie, du sigle du programme multi-agent en guise de cible. A l’effigie impressionniste d’un œil. Pupille ronde au centre, cercle autour en guise d’iris, puis autre cercle comme une paupière, surmonté d’une courte barre verticale et pourvue en bas de trois autres plus longues, dont les deux de côtés en diagonales, telles des cils. Du Kankrelat, sorte de bestiole beige zébré de brun à hauteur de genoux, pourvue à l’avant du corps fin d’un petit canon cylindrique aux lasers bruyants et rougeoyants, corps prolongé par une forme ovoïde comme une boîte crânienne disproportionnellement volumineuse ; le tout juché sur quatre griffes disposées à la manière du pied d’une chaise à roulettes. Monstre se déplaçant généralement par groupe de cinq, sensiblement peu efficace ; ne disposant d’une marge que d’un impact avant destruction, le sigle bien en évidence à l’avant de ce qui lui servait de tête sans pour autant sembler bien prompt à réfléchir, capable que d’infliger des dégâts de dix points de vie en moins. Aussi maniable qu’un ballon de football, comme Chris eu l’occasion de s’en apercevoir. Dans le même genre, ils se confrontèrent au Block. Au nom tout aussi évocateur… Bloc cubique dépassant d’une tête les adolescents, juché également sur les mêmes pattes mais dotées de six griffes, au corps rotatif. Si sa puissance de feu était plus étendue capable de lancer aussi bien des tirs lasers prélevant quinze points de vie par impact que des jets de glace gelant sur place à raison de dix points de vie en moins ou la dévirtualisation radicale après un gel total, et même des cercles de feu plus destructeurs jusqu’à vingt-cinq points de vie en moins ; sa faiblesse résidait justement en ses quatre zone de tirs, ronds blancs comme des yeux au centre de chaque face de côté, dotés chacun d’une cible. Pas bien plus intelligent malgré sa masse. Créature plus exotique, le Krabe était d’une taille doublant celle des jeunes gens. Bestiole rouge sur trois longues pattes de crustacé articulées de façon à ce qu’il puisse les brandir comme des poignards mortels pointe en bas, le corps circulaire assez aplati, trois canons frontaux combinables endommageant de dix points de vie chacun ou quarante à l’unisson et l’abdomen constitué d’un iris rétractable en dents de scie gris métallisé ouvrant sur un puissant et large laser bleu pâle infligeant quatre-vingt points de dégâts. Leur longue portée de tirs et leurs grandes enjambées en faisaient des adversaires déjà autrement plus redoutables. Dans un autre genre, le Frôlion ressemblait à un grand cocon jaune sable au sigle imprimé sur son front, pourvu de six courtes paires d’ailes de libellules, d’un dard lançant des tirs lasers infligeant vingt points de vie en moins, ainsi qu’une d’une longue trompe pointue projetant du venin fumant vert prélevant en continu cinq points de vie proportionnellement à la durée d’exposition. Mais la Tarentule était une autre paire de manches. Quoiqu’elle n’eût que quatre fines longues pattes articulées aux genoux, les deux antérieures étaient chacune pourvues à l’embout d’un canon mitrailleur infligeant quarante points de vie en moins par impact, qu’elle pouvait diriger comme des bras en se campant sur ses pattes arrières, une repliée à terre et l’autre agenouillée, comme un soldat en position de tir. Autrement, son corps ressemblait à celui d’un insecte brun, à l’abdomen compartimenté en bandes latérales d’un vert grisé, avec une tête plus fine terminé en un long museau blanc fin et arrondi. Sur son front se situait la cible, d’une taille dérisoire. Cependant ses points de vie étaient anormalement élevés à cent vingt-cinq au lieu de cinquante. A l’aspect plus militaire, le Mégatank était d’apparence très simpliste. Une boule de métal inexpugnable d’un diamètre doublant la taille humaine se déplaçant donc à grande vitesse en roulant sur elle-même, fendue sur tout son contour d’une fissure au centre. Mais sitôt les deux demi-sphères s’écartant, son anatomie évoquait d’avantage une forme de vie symbiotique. Axé sur une armature métallique constituée principalement d’un cercle sous la faille reliée aux deux hémisphères noirs, l’intérieur semblait maintenu par des lambeaux rouges de chaire parasite. Sur l’armature centrale, deux yeux blancs parés de la cible noire à l’opposé l’un de l’autre faisaient office de canon, chargeant son énergie au centre du cercle métallique par pallier en provoquant à la surface des yeux des disques concentriques rouges d’énergie accompagné d’un son évoquant l’ouverture d’un sas futuriste. Au lancement, de part en part s’élevait une plaque rouge luminescente circulaire sur une distance avoisinant les vingt mètres, provoquant quelques cinquante points de dégâts. De par sa constitution, la boule pouvait les lancer sous n’importe quel angle selon sa posture d’arrêt. Néanmoins, ainsi protégé, le monstre ne pouvait attaquer que par écrasement tant qu’il ne se mettait pas à découvert pour attaquer. Laquelle roulade était tout de même fatale. Pure excentricité de Xana aux yeux des mecs, le Rampant était juché sur deux longs bras à l’allure de brindilles terminés chacun par une serre unique, soutenant un corps composé d’un torse brun clair bossu d’où pointait une tête ovoïde allongée sur le front de laquelle se situait l’œil, et d’une queue à l’apparence robotisée gris foncé serpentant ; trompant ainsi sur sa taille doublant celle des jeunes gens. Mais offrant d’autant plus de surface à attaquer qu’un seul impact indifféremment du sigle le désintégrait. La Manta au contraire, constituait une prouesse de design et d’efficacité de la part du programme. Sa forme globale à l’envergure majestueuse évoquait celle d’une raie-manta, à la queue terminée très fine et pourvue de deux appendices en prolongement de sa tête en guise de double canon prélevant cinquante points de vie. Bleue marine globalement, elle avait blanches les parties latérales de sa tête ainsi que sa face inférieure, en plus de son dos seulement parcouru du sigle bleu cils vers l’articulation avec la tête et barre supérieure étendue le long du dos jusqu’à la queue, blanches également les zones inférieures latérales de son corps. Cette partie de son corps était pourvue comme d’un sas vers la queue, pouvant libérer des mines blanches aux allures de têtes de morts en plein vol. Créature pour sa part réellement marine, le Rekin était de la forme du modèle, si ce n’est doté que d’un aileron proéminent assez incurvé pour toute nageoire, se déplaçant par larges ondulations de sa longue queue en pointe. Son museau même était assez long et recourbé, pour une mâchoire étroite aux dents acérées mais inutilisables. Quoiqu’au fond de sa gorge soit logé un canon à torpilles endommageant de trente points de vie les vaisseaux virtuels. De couleur noire, sa partie ventrale jusqu’à sa bouche était blanche, et sa queue cerclées d’anneaux blancs fins. Il était notamment pourvu de branchies, ainsi que de la cible blanche sur son front. Néanmoins la puissance des torpilles des vaisseaux ne rendait pas nécessaire d’atteindre l’œil avec précision. Plus menaçant que son congénère mais pas plus difficilement destructible, le Kongre impressionnait par ses longs crocs fermés comme une pince à cheveux à la manière des piranhas, au devant d’un corps cuirassé gris pourvu de deux petits yeux blancs en guise de lasers infligeant vingt-cinq points de vie en moins. Sa queue était constitué d’une trainée bleu ciel luminescente, à l’intérieur de laquelle résidait un petit œuf blanc sur lequel était imprimée la cible. Sensiblement plus redoutable, le Kalamar ressemblé à un gigantesque œuf métallisé pourvu vers sa base de l’œil blanc imprimé du sigle. A ce niveau il pouvait s’ouvrir circulairement en deux et laissait apparaître des lambeaux de chaire rouge. Il procédait à cette extension pour amortir sur lui les effets de sa propre foreuse logée à sa base lorsqu’il agrippait un vaisseau avec ses quatre fines longues tentacules mécaniques articulées terminées en pointe. Autre bestiole au rôle tactique, son homologue la Méduse officiait sur les mondes virtuels. Son corps ressemblait à un entonnoir rose fuchsia terminé en pointe presque comme un dard, surmonté d’une bulle translucide à l’intérieure de laquelle circulait un conduit de matière semblable, comme d’une ampoule électrique. Sur sa face avant, un élément transversal blanc verdi sur lequel figurait le sigle noir. Elle était pourvue à la jointure du globe au corps de quatre griffes à l’avant pointe en bas, ainsi que de huit tentacules d’une longueur quadruplant celle de son corps, terminées par des appendices capables d’absorber ou implanter toutes sortes de données et énergies. Lévitant au dessus de sol et extrêmement agile, d’une résistance nécessitant plusieurs touches dans sa cible, sa destruction était des plus malaisée. Monstre des plus informe, le Gardien n’était pour sa part qu’une boule d’un large diamètre semblable à du magma électrique. Sa capacité résidant en la faculté d’emprisonnement plongeant dans l’inconscience son captif. Quoique Xana les ait avertit qu’il était insensible aux attaques, il attendait des jeunes gens de trouver une parade autrement qu’en nécessitant de sa part qu’il crée un clone du prisonnier pour rendre le Gardien instable jusqu’à son implosion. Endommageant gravement le prisonnier par la même occasion. Entrainement qu’ils craignaient voir payer s’ils venaient l’idée à leurs ennemis de formater les leurs. Bien qu’ils ne purent le confronter car requérant une dose d’énergie monstrueuse pour le créer à partir de centaines de Réplikas, Xana leur présenta dans une tour la fiche de données du Kolosse et les données relatives à ses combats, géant de pierre rugissant au corps gorgé de lave transparaissant aux articulations et six bandes en épis sur son torse figurant approximativement des pectoraux ou côtes. Court sur pattes, à la carrure supportant ses deux énormes bras, le gauche avec un avant-bras en lame triangulaire parcourue de lignes aléatoires rouges se réunissant autour de l’œil blanc figurant le sigle noir ; présent en doublon sur sa tête, simple bosse parée d’un masque blanc rond blanc dotée de deux longues pointes en pas, ainsi que de six branches brunâtres difformes en éventail d’un diamètre équivalent à sa carrure au-dessus. Incroyablement destructeur, quoiqu’aisé à gravir tel une montagne. Un impact dans la cible de son bras l’immobilisait le temps qu’il encaisse le choc, mais un dans chaque cible simultanément était nécessaire pour l’anéantir, auquel cas son magma se durcissait. Autre phénomène qui ne pût leur être présenté en pratique ; Xana ayant lancé le programme multi-agent aux trousses de Hopper, sa priorité ; ses activations de tours n’étant donc plus masquées sur le réseau, de crainte que le savant ne reprenne à son tour le contrôle du programme et par la même ceux de ses tours ; était le spectre. Xana pouvait matérialiser dans le monde réel des parts de lui-même sous forme pixellisée, ressemblantes à un gaz fumeux noir grésillant. Ces spectres étaient polyvalents. Ils pouvaient soit xanatifier tout être vivant, en s’insinuant en lui et prenant son contrôle, tâche aisée pour le programme par le biais des impulsions électriques cérébrales, auquel cas les pupilles dudit captif prenaient la forme de l’œil de Xana. Autrement, ils pouvaient eux-mêmes s’interposer en adversaires, auquel cas leur structure condensable à volonté se révélait indestructible. Seules les décharges électriques étaient en mesure de les affaiblir en les immobilisant pour un temps. Enfin, ils avaient même la capacité de clones polymorphes, soit de prendre toute apparence à volonté. Tout en conservant leurs attributs surhumains. Savoir que tout cet attirail serait en situation réelle aux ordres de Xana à leurs côtés était d’un réconfort de taille, quoiqu’il fût certain que leurs ennemis créatifs disposaient de tout autant de ressources.
Chris découvrit par la même occasion les tenues de ses alliés. Elias, brun aux mèches flottantes sous une capuche, vêtu de tissus caméléons tant qu’elle n’était pas rabattue sur ses épaules et armé d’une dague et d’un poignard rouges sangs, capable de traverser les éléments numériques à sa guise comme un passe muraille. Matthew, archer aux habits bleus électriques flottants comme animés d’un champ électromagnétique et émettant des arcs d’éclairs autour de lui au besoin, virevoltant également en tornade. Le beau ténébreux pu également révéler ses capacités, en apprenant qu’elles étaient issus droit de son subconscient ; et pût entraîner ses dons de Korbeau, lui permettant de se métamorphoser en volatile noir aux bec et serres métalliques, ainsi que celui de fonte, lui permettant de rendre incandescente toute zone à portée de sa main, jusqu’à la liquéfaction.
Chris comprit également qu’avec Xana à leur côté, leur bande n’avait pas besoin d’un matériel de commande indirecte comme des écrans, contrairement aux Lyoko-guerriers. Les programmes étaient en lui. Il saisit également que sur Lyoko, Xana n’était plus qu’une force qui agissait par le biais des monstres et des données, en particulier des douze tours par territoire disséminées donnant accès au monde et entre elles et dont une par territoire dite tout de passage donnait accès à celle d’un autre, à savoir la banquise, la forêt, le désert, les montagnes. Comme le lui expliqua Xana, il s’agissait donc d’un Réplika complet de Lyoko, axé autour du cinquième territoire, base du programme, dit noyau ou Carthage. Nom par défaut basé dans les codes sources. Sorte de sphère blanche écorcée extérieurement, constituée d’un premier enrobage, la voûte du manteau de données où résidait tous les codages de Lyoko sauvegardés et en veille sans utilisation immédiate réitérée et desquelles écloraient les mantas ; communiquant avec la deuxième sphère blanche par quatre flux principaux de données en direction des tours de passages ou du ciel dans lequel était en suspend le monde virtuel, leurs trajectoires formant donc une croix au carrefour de la sphère blanche, mais ne constituant d’entrée que pour un globe blanc imprimé d’un grand sigle comme transporteur, dont le mot de passe d’activation était par défaut lui aussi soit « Scipio », faisant référence à l’espion romain qui avait pénétré dans la cité antique ; circulant de l’extrémité d’un territoire jusqu’à l’intérieur à l’architecture interne mouvante composée de plusieurs salles et enrobage, dans la pièce sud hermétique de l’aréna, aux murs et sol bleus imprimé du sigle blanc de X.A.N.A. Dont celle du coeur, située au-dessus de cette première, où résidait le code source même permettant l’existence d’un domaine virtuel. Il réalisa alors pleinement la menace que constituait leurs ennemis, et particulièrement Aelita, capable d’entraver les contre-attaques de Xana en désactivant les tours, et en vérité d’accéder à toutes les données qu’il lui chantait grâce aux clefs de Lyoko, jusqu’aux informations du cinquième territoire constituant le repère le plus sécurisé de Xana, Le mieux serait de dénicher Hopper et le mettre hors d'état de nuire, avant qu'il n'ait pu demander leur aide à ces Lyoko-guerriers de malheur…
Au milieu du mois de Novembre, Xana toqua à la porte des mecs en pleine nuit, qui bien que préparés n’en avaient pas moins l’impression d’un rêve prenant enfin vie. Franz Hopper avait eu un accès au Réplika, et par le biais d’une tour, enclenché un retour vers le passé avec leur supercalculateur, quelques heures en pleine nuit jusqu’à nouveau 20h. Lui, ne dormant jamais, s’en était rendu compte, alors que ses comparses s’étaient tous trois écroulés d’épuisement tôt dans la soirée. Il craignait que les Lyoko-guerriers tous frais pour leur part ne l’aient remarqué à leur tour. « Franz nous a trouvé avant nous. Ses alliés risquent être à nouveau impliqués. J’ai effectué toutes les vérifications et calculs, il n’y a pas l’ombre d’un doute. Première mission. Je me rends à la base avec Matthew. Vous ferez des tours de garde sur le Réplika, on garde le contact. Si je repère une réactivation de Lyoko, vous partez ensemble dans le réseau. Ils seront au rendez-vous. Je vous ai programmés des véhicules « sous-marins » dans le réseau, et des plateformes individuelles de déplacement sur les mondes. On dégaine. »
Suite de l'épisode rédigée, à paraître sous 24h. Au plaisir. |
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